« La Joie » de l’Italien Pippo Delbono au Festival international de Hammamet

Le monde de l’artiste italien Pippo Delbono s’invite au Festival international de Hammamet 2018 avec un spectacle intitulé « La Joie», prévu mardi 24 juillet, sur la scène du théâtre de plein air de la ville de Hammamet.

Le spectacle, réalisé d’après une mise en scène de Pippo Delbono, est une production de la « Compagnia Pippo Delbono/Emilia Romana teatro fondazione ». Pour Delbono, l’intitulé du spectacle « La joie » émane de beaucoup d’émotions et de souvenirs assez lointains de son enfance qui logent toujours dans son inconscient. « La joie est un mot qui me fait peur, me rappelle des images de familles heureuses, d’enfants heureux et de paysages heureux », explique ce grand passionné du théâtre, qui depuis sa tendre enfance aimait se mettre en scène.

A travers le choix de « la joie », l’artiste a tendance à donner une connotation assez optimiste de la mort, un mot qui devait figurer dans l’intitulé de son spectacle. « J’avais pensé à La mort joyeuse … mais qui viendra au théâtre pour voir un spectacle dans lequel il y a le mot mort?», s’interroge-t-il. Il présente un spectacle qu’il conçoit « comme à une histoire simple, essentielle », de tous ses souvenirs d’enfant adulte pour lesquels la joie rime avec « libération, lutte, douleur, obscurité.. ».

Pour cet artiste à cheval entre théâtre et cinéma, « La joie de Pippo Delbono » raconte l’histoire d’un homme, sa douleur et cette honte qu’il cherchait à camoufler, une douleur qui pourra aussi être celle de tout un chacun. Il porte en lui tout un monde multicolore où se dessinent des images de déserts, de prisons, de personnes évadées mais aussi de fleurs qu’il aime partager avec son public.

Ce metteur en scène et acteur de théâtre italien natif de 1959 est considéré comme étant l’une des figures les plus importantes de la scène théâtrale contemporaine. Après des études à l’école de théâtre de Savone, sa ville natale, Pippo Delbono, c’est la rencontre début des années 80 avec l’acteur argentin Pepe Robledo. Le duo d’artistes s’installait alors au Danemark. En Scandinavie, il avait intégré le groupe Farfa, dirigé par Iben Nagel Rasmussen issu de l’Odin Theatret. De retour en Italie, il réalise son premier spectacle « Il tempo degli assassini » (le temps des assassins) présenté en 1986 au festival de Sant’Arcangelo.

Après l’Italie, le point de départ pour ce spectacle était l’Allemagne où le duo fera la rencontre de Pina Bausch et participe à son spectacle Ahnen. La collaboration entre Pepe et Pippo les a ensuite menés dans des tournées en Suisse, Espagne, Amérique Latine, Palestine et Irak.

L’aventure ne s’arrêtera pas là, puisqu’à partir de 1989, ils allaient entamer différents projets à travers plusieurs villes italiennes avec des spectacles où se mêlent acteurs et danseurs de différents horizons. Parmi leurs créations, « Morire di Musica » (1989), « Il Muro » (1990), « Henry V » de Shakespeare (1992), « Barboni » (1997), « Esodo à Modène » (1999), « Il Silenzio » (2000), « Gente di Plastica » 2002, « Urlo » (2004), « Questo Buio Feroce » (2006) et « Dopo la Battaglia » (2013).

Parmi les films de Pippo Delbono, « Guerra » (2003), sélectionné à la 60ème édition de la Mostra de Venise, « Grido » (2009) qui est son premier long métrage du genre documentaire.

La fragilité humaine et la psychologie de l’être dominent l’oeuvre de Pippo Delbono. Il les abordent dans des spectacles aussi variées, créatifs et inédits, ce qui lui a valu d’être reconnu et récompensé dans diverses manifestations artistiques et cinématographiques internationales.

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