Auteur prolifique, Mohamed Bardi, romancier et critique littéraire arabophone, est décédé ce jeudi 31 août 2017 à l’âge de 70 ans, annonce le ministère des Affaires Culturelles dans un faire-part rendu public, regrettant la perte de l’une des figures emblématiques du roman et de la Littérature tunisienne contemporaine.
Sur la page facebook de feu Mohamed Bardi, les amis et lecteurs du romancier continuent de publier depuis l’annonce de sa mort leurs vives condoléances, rappelant l’œuvre d’un homme de Lettres qui a laissé son empreinte sur la scène littéraire tunisienne et arabe.
Le défunt est originaire de Gabès, ville du Sud-est tunisien, où il avait fait ses études primaires et secondaires. Il est titulaire d’une maîtrise en Langue et Littérature arabe (1970) et d’un Doctorat d’Etat de l’Université de Tunis.
Il a commencé son parcours de romancier avec la nouvelle, pour ensuite publier, en 1980, son premier roman intitulé « la vile du doux soleil » (madinat acchoumous addafia). Connu comme étant un auteur prolifique, Bardi a laissé un legs d’une série de romans dont on cite « Le pêcheur marin et la Barque » (Almallahou Wa-ssafina), « Le blé de l’Afrique » (kamhou ifriqiya) « Sur feu doux », et « Mariam » parmi d’autres.
Il est doublement récipiendaire du Comar d’Or, respectivement de l’édition 2005 et celle de 2014, pour ses romans « Carnaval» (Al carnaval) et « Le recueil du chagrin » (diwan al-mawajea), une œuvre dont il avait entamé l’écriture avant la Révolution de 2011 et qui constituait pour lui le roman de sa vie, faisant de cette œuvre littéraire «le roman de la souffrance et de la nostalgie dans lequel s’entremêlent les sentiments et les positions, à travers la lecture d’un siècle d’histoire de la Tunisie moderne et une immersion dans l’analyse des sentiments qui submergent les humains ».
Feu Bardi est le fondateur des Rencontres du roman arabe et du Centre de recherche sur le roman arabe. Il était également à la tête du festival international de Gabès.
Ses romans gravitaient toujours autour de l’ambiance dans sa ville natale, Gabès où il avait passé ses premières années de jeunesse. Il n’a jamais su couper le cordon avec ses racines, passant sa vie bercé par les beaux souvenirs d’une ville qui a toujours été présente dans son œuvre.
Justifiant cette grande émotion qu’il porte pour sa ville natale, il avait écrit dans l’un de ses romans; « même si mal perçue, l’émotion peut s’avérer parfois comme l’une des facettes de l’amour et de la passion».
Tunipages & TAP