Renouvelant le partenariat entamé en 2009 entre l’Institut national du Patrimoine (INP, Tunis) et le musée du Louvre (France) en matière de conservation et de restauration des collections au Musée national du Bardo, des conventions de mécénat Louvre-Bardo ont été signées mardi 11 juillet 2017 au musée du Bardo autour de trois projets : la poursuite du chantier-école Louvre-Bardo avec la restauration et la présentation des sculptures de la collection de « Bulla Regia » et à long terme à d’autres collections comme celles des portraits des empereurs ou celles de Mahdia, la création d’un atelier de restauration de sculptures visible par le public au sein même du Musée du Bardo et la création d’une formation diplômante de restaurateurs de sculptures, un métier inexistant aujourd’hui en Tunisie. Ainsi, après la première convention de collaboration portant sur la restauration des sculptures et la mise en place de la Salle de « Carthage », ces nouvelles conventions ont été signées par plusieurs entreprises économiques mécènes mais aussi par la société civile: L’Union bancaire pour le Commerce et l’industrie (UBCI), le Groupe « Total Tunisie », Air France, le groupe « Loukil », « Dar El Marsa » et l’association des tunisiens des grandes écoles « Atuge ».
Dans une déclaration à l’agence TAP, Moncef Ben Moussa, conservateur du musée du Bardo a tenu à signaler qu’outre le renouvellement des premières conventions signées en 2015 avec l’UBCI et Total Tunisie qui ont, en tant que mécènes apporté leur soutien au projet de restauration d’une collection romaine au musée du Bardo, il est important de relever que l’investissement dans le patrimoine prend de l’ampleur avec l’entrée aujourd’hui de nouveaux partenaires à savoir Air France, « Dar El Marsa », « le goupe Loukil et l’Atuge. Les nouveaux projets, a-t-il précisé, portent notamment sur l’extension du chantier-école, sous la supervision de deux experts du Louvre, aux collections de Bulla Regia », de « Thuburbo Majus » et de « Mahdia », l’accompagnement dans la création d’un atelier de restauration de sculptures au sein du musée du Bardo à travers la formation de jeunes restaurateurs de sculpture et l’organisation d’expositions visant à valoriser les collections des musées du Bardo et du Louvre. Dans ce sens, Ben Moussa a déclaré que déjà deux jeunes restaurateurs de sculpture ont intégré l’Ecole supérieure des beaux arts de Tours (ESBAT, France), en suivant le cursus « Master conservation-restauration des oeuvres sculptées », une formation diplomante qui est au coeur d’un projet ambitieux à long terme: la création du métier de restaurateur de sculptures en Tunisie. De son côté, Faouzi Mahfoudh, directeur de l’INP a mis l’accent sur l’importance de tels accords pour avancer en matière de conservation du patrimoine national dès lors que la Tunisie dispose d’un héritage riche de plus de 30 mille sites archéologiques et monuments historiques dont la mise en valeur nécessite des budgets colossaux. Il a déclaré à l’agence tap qu’en vertu de ces conventions qui visent notamment à former de jeunes tunisiens en matière de restauration de statues et de sculptures, six jeunes compétences tunisiennes seront formées en matière de restauration de sculptures datant de l’époque romaine. Anne-Laure Beatrix, directrice générale des relations extérieures au Louvre a, quant à elle, formé le voeu de voir d’autres mécènes apporter leur contribution à ce projet ambitieux pour la préservation du riche patrimoine dont regorge la Tunisie. De son côté, le directeur général de l’UBCI Pierre Beregovoy a annoncé que le soutien de l’Union bancaire pour le Commerce et l’Industrie sera matérialisé par une enveloppe de l’ordre de 240 mille dinars, disponible sur une durée de trois ans, afin de continuer en tant que banque responsable et citoyenne d’offrir à tous les Tunisiens et aux visiteurs du monde entier la possibilité d’admirer des oeuvres d’une extrême valeur. Prenant la parole, le directeur commercial de « Total Tunisie » Wahid Ben Aoun a tenu à réaffirmer l’engagement du groupe de reconduire aujourd’hui, son partenariat avec l’INP et le musée du Louvre sachant que Total Tunisie s’est investi dans une première phase en 2015 pour la conservation, la valorisation et l’accessibilité d’œuvres majeures au sein du musée du Bardo. A son tour, le directeur général de « Dar El Marsa », Skander Mestiri a mis l’accent sur le soutien inconditionnel de Dar El Marsa à ce projet qui, outre la rénovation des oeuvres et leur mise en valeur au musée du bardo, vise la transmission d’un savoir-faire réputé qui constitue l’élément le plus important. La présidente de l’Atuge Salma Belkhodja a, dans son intervention, souligné le rôle qui incombe aux différentes composantes de la société civile au renforcement des projets à vocation sociale et culturelle en disant « l’association s’engage dans ce partenariat à mettre ses différentes compétences et son savoir-faire en gestion de projets au service du patrimoine tunisien « . Quant au directeur général du groupe Loukil, Bassem Loukil, il a appelé les différentes entreprises économiques à investir dans la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine en adhérant à ce genre de projets faisant savoir que la Tunisie n’exploite que 35 sites archéologiques sur près de 30.000 faute de moyens. Pour rappel, en 2009 une convention de partenariat de cinq ans ayant pour objectif de favoriser l’échange de compétences, la recherche et la coopération scientifique a été signée entre l’INP et le Louvre. La collaboration entre les deux institutions a abouti à la création d’un chantier-école visant à former de jeunes tunisiens à la conservation-restauration du patrimoine sculpté. Le 3 novembre 2013, la salle de Carthage, première étape du projet, partiellement réaménagée a été inaugurée. Le 4 novembre 2015, s’est achevée la seconde phase muséographique de la salle de Carthage avec la présentation des portraits des sculptures et des statuettes dans les vitrines. Après une déclaration d’intention le 18 avril 2015, une nouvelle convention a été signée le 24 mai 2016 entre l’INP et le musée du Louvre pour une durée de cinq ans, suivie d’une convention d’exécution signée le 19 juillet 2016 ayant pour but de mener parallèlement trois projets dans le cadre de l’expertise et du transfert de compétences. |