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En attendant les Hirondelles: Un film franco-algérien projeté en Tunisie

Le jeune réalisateur franco-algérien Karim Moussaoui, lauréat du prix du meilleur Montage pour son nouveau film “En attendant les Hirondelles”, lors de la 28ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) a, un jour avant sa nomination, parlé dans une interview avec l’agence TAP, parlé des circonstances ayant entouré la réalisation de ce premier long-métrage qu’il vient de présenter aux JCC dans la compétition des longs métrages de fiction. D’autres questions sur le cinéma algérien d’aujourd’hui, la subvention dans le 7ème art et la coproduction, ont été aussi soulevés.

Parallèlement à sa projection aux JCC, le film de Moussaoui dont le montage est réalisé par Thomas Marchand, est déjà sorti dans les salles françaises, le 8 novembre dernier. Le film a été projeté dans les salles algériennes, après avoir été présenté en avant-première dans la catégorie, “Un Certain Regard”, au festival de Cannes 2017.

Déjà nominé dans plusieurs festivals, ce film lauréat du “Wihr d’Or”, grand prix du Festival international d’Oran du film arabe 2017, explore des univers inconnus de l’âme humaine d’une Algérie encore sous la hantise d’une décennie noire celle des années 90 et d’une émancipation quelques part confisquée.

Après les JCC, le réalisateur a annoncé que son film sera distribué à partir de janvier 2018 dans les salles tunisiennes par Hakka Distribution. Il est seul film algérien récompensé aux JCC dans leur 28ème édition, sachant que l’Algérie a été l’un des pays invités d’honneur du festival pour la région Maghreb.

Dans son nouveau film (1H53 mn), Moussaoui opte pour un scénario où le spectateur est dérouté par trois histoires différentes de gens vivant en Algérie. Il dresse un portrait d’une Algérie nouvelle où il s’attaque à sa manière à des questions liées à la corruption, au système patriarcal et au manque de repères chez l’être humain. Une démarche totalement différente de celle dans son court-métrage, sorti en 2013, “Les Jours d’Avant” au scénario plus centré sur le dialogue, avec une histoire et une intrigue. On n’est pas perdu comme dans ce film (En attendant les Hirondelles)”.

 

Même si le film offre à voir de beaux paysages de l’Algérie, avec des scènes de différents plans, pour le réalisateur, il n’y a pas que les paysages touristiques qui comptent, car ce qu’il a voulu montrer, “c’est la vie qui existe et les choses qui se passent même dans des espaces anarchiques”. A ses yeux, “tout est intéressant” citant les favelas au Brésil devenues un must pour les visiteurs étrangers, parce qu’il y a de la vie et là ou une histoire se passe.

L’Algérie d’aujourd’hui et la période de la décennie noire sont à chaque fois abordées différemment par le réalisateur. Il revient quatre ans après son moyen-métrage où il essaye, à travers l’histoire de deux adolescents qui ont vécu la période de la décennie noire-, dit-il “d’actualiser les chiffres et raconter par des événements qui se sont déroulés à l’époque et la complexité d’être adolescent dans un territoire comme dans lequel ils évoluent les deux personnages”. “Ce n’était pas un film sur la décennie noire” mais plutôt un film où le souci était de “comment parler de cette période en passant par le regard des adolescents”.

Lui même issu de cette génération qui a vécu un peu cette décennie noire, il se sent “obligé d’en parler”. Comme dans le cas des anciennes générations de cinéastes dans son pays, il rappelle le cinéma algérien et le nombre important de films avec des histoires sur le colonialisme, la période de la révolution et l’aube de l’indépendance. Beaucoup de films sur la guerre d’indépendance qui, selon Moussaoui, “concernent une génération, celle de mes parents et mes grands parents”. Avec le temps, les générations changent et d’autres questions resurgissent dans la société algérienne. Pour lui “chaque génération parle de ce qui l’a touché, de ses drames, de son quotidien”.

Sans qu’il soit vraiment influencé par un réalisateur dans son approche cinématographique, il mentionne qu’actuellement, il existe de nombreux réalisateurs qui s’intéressent à ce qui se passe de nos jours. Mais quelque soit la génération, il dit “On fait tous des films mais chacun aborde à sa manière”. Avec toutes les approches où chacun s’exprime différemment, ce qui réunit les réalisateurs, de toutes les générations, c’est que “nous parlons tous de notre époque, c’est là où on se rejoint”. Il estime que cette diversité d’approches est un signe de “bonne santé” dans le cinéma, “sinon ca sera ennuyeux, si on disait les choses, tous de la même manière”.

Pour le subventionnement de son film, et dans un pays où “les guichets sont limités”, Moussaoui a opté pour la coproduction ce qui, d’ailleurs, avait commencé auparavant avec les anciens réalisateurs.

S’agissant des contraintes que peuvent se poser dans les coproductions, avec des pays tierces, il nie qu’il y ait vraiment une quelconque imposition, “sauf que parfois il y a un système qui est fait de manière à encourager plus un certain type de productions que d’autres”. Cependant, il avoue, “je pense qu’ils sont partis sur ce calcul là mais finalement il n’a pas été payant”, citant par la même occasion le nombre de faux projets qui n’aboutissent pas, parce qu’ils ne sont pas très réfléchis”.

D’après TAP

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